La conclusion de Bibliotheca Floreffia et bibliographie

À la lecture de ce qui précède concernant les dix appelés habitant le village de Franière, nous sommes amenés à émettre quelques réflexions en guise de conclusion.

A. La proportion de jeunes gens appelés sous les armes.
Pour la période concernée (1798-1814), soit dix-sept ans, nous relevons un nombre de dix appelés au service militaire sur une population estimée par M.Jean Evariste à 212 habitants en 1801 – ce qui constitue une faible proportion.
Ces appels sous les armes sont étalés dans le temps comme suit :
en 1804, 1806 et 1807 : une seule recrue par année;
en 1808 et 1809 : deux recrues par année;
en 1805 : trois recrues.
Il n’y eut donc pas d’appelés chaque année mais six fois sur dix-sept ans.

B. Les victimes.
Deux décès en service sont renseignés, à savoir ceux de :
Guillaume Deresse : décès survenu à l’hôpital de Padoue (Italie du Nord) par suite de fièvre le 1er mai 1806 et celui de Ghislain Rousseau, à l’hôpital externe en Espagne, le 27 octobre 1810.
Notons aussi les blessures encourues par trois appelés:
Nicolas Denis, blessé le 5 mai 1811 à la bataille de Coni en Italie; Antoine Pochet, blessé d’une balle à la main droite le 19 août 1811; Jean-Baptiste Rifflart, hospitalisé le 6 avril 1814.
Quant à Hubert Deresse, conscrit 1805, il fut mis à la disposition du Ministère pour s’être mutilé. Il sera néanmoins incorporé à la Compagnie des pionniers et rentrera à Floreffe le 4 août 1814.

C. Les théâtres d’opérations.
Comme pour Soye et Floriffoux, les appelés de Franière furent amenés à parcourir l’Europe entière d’Ouest en Est, du Portugal à la Russie et du Nord au Sud, de la Prusse à l’Espagne et l’Italie.
Certains d’entre eux combattirent sur des champs de batailles aussi célèbres qu’Iéna et Austerlitz, Friedland et Smolensk sans oublier la campagne de France ou la retraite de Russie. Plusieurs vécurent les nombreux combats sanglants et féroces lors de la guerre en Espagne où l’armée napoléonienne laissa des dizaines de milliers de victimes.

D. L’esprit de résistance.
À Franière aussi, il y eut des actes de résistance qui se traduisirent par deux désertions et une mutilation volontaire (ce qui représente tout de même 30% des appelés).
L’un des deux déserteurs, Antoine Pochet, conscrit 1808, sera acquitté et reprendra du service (il participe notamment à la campagne de Russie).

Le cinq mai 2021 verra la commémoration du bicentenaire de la mort de l’Empereur Napoléon et dès à présent, de nombreuses expositions en rapport avec cet événement sont proposées à la curiosité de nos concitoyens (à Paris, Liège, Ligny et Waterloo notamment).
Dans notre région, les marches folkloriques de l’Entre Sambre et Meuse rappellent chaque année cette période de notre histoire où nous étions Français.
S’il est indéniable que Napoléon est un personnage exceptionnel et hors du commun,
nous ne pouvons oublier cependant les milliers de jeunes gens enlevés à leurs foyers et les trop nombreuses victimes innocentes de ces guerres qui ne les concernaient pas.

Uniformes des armées européennes entre 1800 et 1815.

André Bodson et l’équipe de Bibliotheca Floreffia

Bibliographie

Blond Georges : La Grande Armée (Édit.Robert Laffont, 1979)
Damamme Jean-Claude : Les soldats de la Grande Armée (Collection Tempus, 2008)
Evariste Jean : Département de Sambre et Meuse – Militaires sous la République, le Consulat et l’Empire. Cantons de Namur Nord et de Namur Sud (Namur non compris)          (Société d’archéologie et d’histoire du Florennois ASBL, édit. Jean Evariste, 2013)
Facon Patrick, Grimaud Renée, Pernot François : Les plus belles victoires de Napoléon (Edit.Atlas, 2003)
Forrest Alan : Déserteurs et insoumis sous la Révolution et l’Empire (Édit.Perrin, 1988)
Hasquin Hervé : La Belgique française, 1792-1815 (Conception et direction scientifique d’Hervé Hasquin (Édit. Crédit communal, 1993)
Maurois André : Napoléon (Édit.Hachette, 1964)
Pirenne Henri : Histoire de Belgique (La Renaissance du Livre, 3e tome, 1950)
Rothenberg Gunther E. : Atlas des guerres napoléoniennes (Édit.Autrement, 2000)
Scheltens Colonel : Souvenirs d’un grognard belge (comprenant une introduction historique par le vicomte Charles Terlinden – Edit. Charles Dessart, s.d.)
Tassier Suzanne : Histoire de la Belgique sous l’occupation française en 1792 et 1793 (Librairie Falk Fils, 1934)
Verhaegen Paul : La Belgique sous la domination française 1792-1814 (Édit.Goemaere, trois tomes, 1924-1926Blond Georges : La Grande Armée (Édit.Robert Laffont, 1979)
Damamme Jean-Claude : Les soldats de la Grande Armée (Collection Tempus, 2008)
Drévillon Hervé, Fonck Bertrand et Roucaud Michel: Guerres et armées napoléoniennes : nouveaux regards, éditions Nouveau Monde, coll. Chronos, 2020.
Evariste Jean : Département de Sambre et Meuse – Militaires sous la République, le Consulat et l’Empire. Cantons de Namur Nord et de Namur Sud (Namur non compris)          (Société d’archéologie et d’histoire du Florennois ASBL, édit. Jean Evariste, 2013)
Facon Patrick, Grimaud Renée, Pernot François : Les plus belles victoires de Napoléon (Edit.Atlas, 2003)
Forrest Alan : Déserteurs et insoumis sous la Révolution et l’Empire (Édit.Perrin, 1988)
Hasquin Hervé : La Belgique française, 1792-1815 (Conception et direction scientifique d’Hervé Hasquin (Édit. Crédit communal, 1993)
Maurois André : Napoléon (Édit.Hachette, 1964)
Pirenne Henri : Histoire de Belgique (La Renaissance du Livre, 3e tome, 1950)
Rothenberg Gunther E. : Atlas des guerres napoléoniennes (Édit.Autrement, 2000)
Scheltens Colonel : Souvenirs d’un grognard belge (comprenant une introduction historique par le vicomte Charles Terlinden – Edit. Charles Dessart, s.d.)
Tassier Suzanne : Histoire de la Belgique sous l’occupation française en 1792 et 1793 (Librairie Falk Fils, 1934)
Tulard Jean : Napoléon, Arthème Fayard, coll. Pluriel, 2021.
Verhaegen Paul : La Belgique sous la domination française 1792-1814 (Édit.Goemaere, trois tomes, 1924-1926)

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