Floreffe – La poste et le service postal

En 1840, Floreffe compte 1734 habitants répartis dans diverses sections : Floreffe, Robersart, Possonry, Hamptia, Mont-Etienne (NDLR Mauditienne), Ecluse, Rivère (NDLR Riverre), Robionnoy, Maulenne, Saint Héribert, Bois-de-Villers (en partie), Manoir, Buzet, Sovimont, Sart-Saint-Laurent, Froide-Bise, Thimensart, Neuve-Maison, Vanbosteck (NDLR Wimbosteck) ainsi que différents moulins. En 1875, on passe à 2781 habitants et en 1890, à 2553 habitants. C’est à cette époque que Sart-Saint-Laurent fut détaché de Floreffe et érigé en commune à part entière.

La marque de boîte de levée pour Floreffe est AN, dans un cercle noir. En effet, chaque boite postale possède un petit cachet dont l’empreinte est formée d’une ou  de deux lettres entourées d’un cercle ou d’un parallélogramme, plus rarement d’un carré ou d’un ovale. Suivant le règlement du 20 août 1836, chaque facteur qui levait la boîte devait apposer le cachet qui s’y trouvait, sur la première des lettres levées. Généralement l’encre était noire, parfois rouge ou bleue. Ces marques qui existaient de tout temps, disparurent des correspondances à partir de 1893. 

En 1836, date de la création du service rural, Floreffe dépend de Fosses et en 1842, de Namur. En 1850, Floreffe devient le point de départ d’une tournée en relais de Namur, via l’ambulant de la ligne Namur – Tamines – Charleroi (ligne 130). Cette même année, s’ouvre une station-perception , le 1er août. La poste de Floreffe reste une sous-perception entre 1853 et 1872, devient une perception en 1901 et est scindée de la gare.

La poste en fermée en août 1914 et l’occupant lui substitue une Postampt du 6 mai 1915 au 31 octobre 1918. La perception rouvre après l’armistice. Il est à noter que le courrier des militaires allemands en garnison était en franchise militaire. Seul, le cachet de l’unité occupante était apposé et encore, pas à chaque fois sur la carte.

A la fin des hostilités, le service des postes se remet plus ou moins rapidement en ordre de marche. Parfois, il y a pénurie de timbres, parfois les cachets d’oblitération font défaut…

Ensuite, divers types d’oblitérations vont apparaitre au cours des années suivantes et après la seconde guerre mondiale. Il existera aussi des oblitérations particulières (850ème anniversaire de l’abbaye, syndicat d’initiative,…).

Lettre à destination de Gosselies, avec cachet dateur et cachet rond AN, correspondant à la boîte aux lettre de Floreffe. En haut à gauche, le parallélogramme avec PP correspond à port payé.

Lettre à destination de Bruxelles, avec cachet dateur (1852) et cachet de la boîte rurale AN, correspondant à la boite aux lettres de Floreffe.

Floreffe, cachet à date du 4 mars 1852. A remarquer le transit par Paris, le 3 mars 1852 et la ‘traversée’ de la frontière française, matérialisée par le cachet noir à gauche du bureau frontalier : France par Quiévrain, 5 mars, N°2.

Floreffe, cachet à date du 5 juillet 1855, apposé entre 10h00 et 11h00. A remarquer les deux autres cachets : le cachet bleu du bureau de Bruxelles et le cachet noir de l’ambulant de la gare du midi.

Oblitération Floreffe à barres avec chiffre central 163, sur timbre à effigie de S.M. Léopold 1er, 40 centimes, vermillon, type médaillon.

Oblitération Floreffe à points avec chiffre central 129 sur timbre à effigie de S.M. Léopold 1er, 10 centimes brun et 20 centimes bleu, dentelé, type médaillon et profil gauche.

Oblitération Floreffe à double cercle datée de 1873.

Oblitération Floreffe à simple cercle daté du 21 janvier 1895 – heure exprimée en M et S, ici 5 heures du matin.

Oblitération Floreffe à simple cercle daté du 02 octobre 1891 – heure exprimée en M et S, ici 1 ou 4 heures du soir.

Oblitération Floreffe à simple cercle daté du 25 août 1910 – les heures de al journée sont exprimées en 24 heures; ici, l’oblitération a eu lieu entre 16 et 17 heures. Remarquer que le cachet indique l’année complète (1910) et n’a pas été modifié pour ne donner que les deux derniers chiffres.

Oblitération Floreffe à simple cercle – après 1900, uniquement les deux derniers chiffres de l’année sont repris sur le cachet.

Sur cette carte de correspondance, nous pouvons observer l’oblitération Floreffe à simple cercle – le mois est en chiffres romains.

Lors de la guerre 14-18, la poste de Floreffe ferme donc ses portes en août 1914. Une Postampt ouvre du 6 mai 1915 au 31 octobre 1918.

Oblitération Floreffe datée du 12 mars 1917, sur un timbre allemand surchargé ‘Belgien 8 cent.’

Carte en franchise de port, de Floreffe à Magdebourg pour un prisonnier de guerre, avec censure du camp. Le cachet est daté du 27 mars 1918 (Coll. Willy Monfils).

Il est à noter que le courrier des militaires allemands en garnison était en franchise militaire. Seul, le cachet de l’unité occupante était apposé et encore, pas à chaque fois, sur la carte. Pour Floreffe, voici trois exemples différents :
– Troupes d’occupation du Königl. Preussische Landsturm Infanterie Bataillon Wiesbaden, 3 Kompanie
– Troupes d’occupation du Landsturm Infanterie Bataillon Freiburg
– Cachet assez peu commun ‘Offiziers-Aspiranten Kursus der Nachrichtung truppen‘, cours pour les aspirants officiers des troupes de transmission. Cette ‘école’ avait pris ses quartiers au Séminaire.

A la fin des hostilités, le service des postes se remet plus ou moins rapidement en ordre de marche. Parfois, il y a pénurie de timbres, parfois les cachets d’oblitération font défaut…  La version de gauche est une version ‘artisanale’, assez rare, utilisée pendant un court laps de temps, après la fin de la guerre.

Ensuite, divers types d’oblitérations vont apparaitre au cours des années suivantes et après la Seconde Guerre mondiale.

Enfin, voici deux oblitérations particulières récentes : une oblitération du 850ème anniversaire de l’abbaye émis seulement les 24 et 25 mars 1973 et une oblitération touristique émise par le Syndicat d’Initiative entre 1973 et 1981.

Le personnel de la poste de Floreffe

Les deux articles ci-dessous se rapportent au percepteur Gabriel HERMAND. Le premier relate sa mise à la retraite et le second, ses funérailles.

Le bureau de poste de Floreffe

La gare de Floreffe, qui abrita dès le 1er août 1850 une station-perception et ce jusqu’en 1901. Cliché pris vers 1910. 

Noter la pancarte au-dessus de l’entrée du bureau de poste : elle est bilingue : « Postes – Posterijen », ce qui permet de dater le cliché entre 1928 et 1934.

Actuellement, en décembre 2021, le bâtiment est toujours le même et situé Place Roi Baudouin. Remarquer la boîte aux lettres à l’avant-plan qui attend le courrier des enfants sages pour le Grand Saint.

Bibliographie
Burlet, P., La poste rurale dans la provine de Namur de 1836 à 1900, Centre d’Etudes et de Recherches ‘Colonel Moiny’, 1991.
Goffin, D., Histoire de la poste à Jodoigne : des origines à nos jours. Edition du Club Philatélique de Jodoigne
Degreef, A., Dictionnaire des bureaux de poste de Belgique de 1830 à 1983, 1984.
Stibbe J., Dictionnaire des bureaux de poste de Belgique : 1830-1914, Académie de philatélie de Belgique, 1969. 
Catalogue spécialisé des oblitérations belges, édition NIPA, 1999.

 

 

 

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