Soye – mai 1940 – récits de l’exode en France
Exode.
Les gens d’ici,
Quittant leur gîte et leur pays,
S’en vont, ce soir, vers l’infini…
Les gens d’ici n’ont rien de rien,
Rien devant eux
Que l’infini de la grand’route …
Les gens des champs, les gens d’ici
Ont du malheur à l’infini.
Émile Verhaeren (Le départ, dans Les Campagnes hallucinées) (Extraits)
Dans le numéro 183 de la revue namuroise Confluent paru en août 1989, Michel Arnold, décédé en 2018, a publié un article consacré à l’exode vécu notamment par trois de nos concitoyens, habitants de Soye : M. Jean Seny (rue Nouvelle), Mme Céline Renier (rue de la Basse-Sambre) et Mme Armande Renard, épouse Marcel Dumont (rue de Spy).
Cette dernière ayant eu les deux pieds broyés par un train en gare de Creil (au sud de Paris), dut être amputée à hauteur des chevilles. Soignée à l’hôpital de Rouen, elle fut notamment prise en charge par le médecin et écrivain célèbre, Georges Duhamel.
Si vous désirez en savoir plus sur ce sujet dramatique, voici quelques pistes :
. Jean Vanwelkenhuyzen et Jacques Dumont, «1940, Le grand exode» (Bruxelles, RTBF, éditions Duculot,1983);
. Roger Marquet, «Paroles d’exode», (2 tomes, 2010-2011, éditions Weyrich);
. Pierre Miquel, «L’exode 10 mai – 20 juin 1940»,( éditions Plon, 2003).
Récit de l’exode de Jean SENY




Récit de l’exode de Céline RENIER







Notice biographique de Georges Duhamel.
Né à Paris le trente juin 1884 et décédé à Valmondois (Val d’Oise) le treize avril 1966, Georges Duhamel est un médecin et écrivain français (poète, essayiste, auteur de pièces de théâtre et romancier), prix Goncourt en 1918 pour son livre «Civilisation».
Membre de l’Académie française depuis 1935 et Secrétaire perpétuel de 1944 à 1946, il est notamment l’auteur de la «Chronique des Pasquier», série de dix romans publiés entre 1933 et 1945.
Il rencontre une actrice de renom, Blanche Albane, qui deviendra sa femme en 1909 et lui donnera trois garçons (Bernard, Jean et Antoine).
Réformé pour un problème de vue, Georges Duhamel s’engage en qualité de volontaire en 1914. Pendant quatre ans, il sera affecté en qualité de médecin aide-major dans des ambulances chirurgicales automobiles. Cette expérience le marquera profondément et il reprendra du service comme chirurgien militaire à l’arrière en 1940, à l’hôpital de Pontchailloux (Rennes). C’est là qu’il apportera ses soins à Armande Renard dont la force de caractère le frappera particulièrement (voir ci-dessous les extraits de « Lieu d’Asile » édité en 1940).
Comme homme et romancier, ses maîtres à penser seront Claudel, Dostoïevski et William James. Il se liera d’amitié notamment avec François Mauriac.
Selon André Maurois, «il fallut la guerre pour qu’il entrevit, avec une fulgurante clarté, les deux idées essentielles autour desquelles il allait bâtir son œuvre: l’horreur d’une civilisation mécanique et meurtrière; la nécessité d’une civilisation spirituelle et humaine.»
Sources: André Maurois (De Proust à Camus, Librairie Académique Perrin, 1965); Wikipedia.





Extraits de l’exemplaire offert par l’instituteur de Soye, Christian BIERLAIRE, à son élève Jean BODSON.
André BODSON, Dominique DEHOMBREUX et l’équipe Bibliotheca Floreffia – février 2025
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