Floreffe – Guerre 14-18 – Les Alliés dans nos villages
Introduction
Bibliotheca Floreffia, au travers du carnet de René Jadot, s’est attachée à analyser et à présenter les conditions de vie d’un déporté de la Grande Guerre entre novembre 1916 et mars 1917. Ce carnet a également permis de regarder au travers de la lorgnette des cartes postales échangées et de se rendre compte de la vie quotidienne à Floreffe pendant cette période (René Jadot – Journal d’un Déporté). Un travail de recherche titanesque dans un contexte de Devoir de Mémoire.
Notre collection d’ausweis de Floriffoux et le texte explicatif ‘De l’ausweis à la carte d’identité électronique’, nous a permis de vous proposer un voyage dans le temps et de vous expliquer les contraintes liées aux déplacements, à la circulation des personnes et au ‘fichage’ des individus (De l’ausweis à la carte d’identité électronique).
Dans ce projet, notre ambition est de vous présenter, de manière la plus exhaustive possible, “l’occupation” de nos villages, après l’armistice du 11 novembre 1918, par les troupes alliées, essentiellement canadiennes et anglaises. Au travers de récits, de photographies, de journaux de marche et opérations des unités militaires, nous allons vous présenter ces soldats venus d’outre-Manche ou d’outre-Atlantique pour se battre à nos côtés et libérer notre Patrie. Le menu ci-contre vous permet de naviguer vers les pages spécifiques de notre site, consacrées à ces unités. Nous complèterons ces informations au fur et à mesure que nous aurons de nouvelles données.
Bref contexte historique
Au début de la guerre, le ministre canadien de la Milice et de la Défense, Sir Samuel Hughes, a abandonné les plans soigneusement établis pour une mobilisation et a plutôt lancé un appel direct aux Canadiens. Le pays sortait tout juste d’une profonde récession et des dizaines de milliers de jeunes hommes se retrouvaient sans travail. Le patriotisme était, à cette époque, assez exacerbé et ils se sont engagés pour servir dans l’armée et ainsi prendre part à la guerre en Europe.
Un premier contingent de 33 000 soldats s’embarqua pour l’Angleterre en octobre 1914 pour jeter les bases de la 1ère division canadienne.
En avril 1915, les Canadiens ont participé à leur première grande action lors de la deuxième bataille d’Ypres au cours de laquelle les forces allemandes ont utilisé pour la première fois des gaz de combat.
Au printemps 1917, quatre divisions canadiennes constituant le Corps Expéditionnaire Canadien (CEC), étaient en campagne, avec une cinquième division en Grande-Bretagne. L’ensemble du corps combattit pour la première fois en avril 1917, lorsqu’il se distingua en s’emparant de la crête de Vimy dans le nord de la France. Il participa aussi à la bataille de Passchendaele, contra les offensives allemandes de 1918 et participa aux batailles d’Amiens, d’Arras et de Mons.
Le coût de la guerre pour le Canada est élevé. Sur environ 625 000 hommes qui ont servi, environ 60 000 ont été tués au combat ou sont morts en service actif et 173 000 autres ont été blessés.
La guerre terminée suite à la signature de l’armistice le 11 nombre 1918, les troupes allemandes doivent évacuer nos régions; ce qu’elles font petit à petit au cours du mois de novembre pour rentrer vers le Fatherland et laissent la place aux troupes alliées. D’une force offensive, celles-ci deviennent une force d’occupation.
Les 1ère et 2ème divisions canadiennes marchent vers le Rhin en décembre 1918 et vont occuper les territoires qui leur sont assignés. Les Canadiens se préparaient contre des actions de guérillas, car les soldats allemands n’avaient pas le sentiment d’avoir perdu la guerre. Certains monuments aux morts allemands portent d’ailleurs cette inscription latine lourde de sens : « Invictis victi victuri » : « À ceux qui n’ont pas été vaincus, les vaincus, futurs vainqueurs ». Fort heureusement, ce ne fut pas le cas. Les tâches des troupes d’occupation furent essentiellement la garde des ponts, des dépôts de matériel, la supervision de la destruction de matériel de guerre allemand, l’accompagnement des réfugiés mais aussi la distribution de nourriture.
Selon les récits, la plupart des soldats canadiens ne furent pas ‘contents’ de cette occupation. Ils auraient préféré rentrer le plus vite possible chez eux.
Les troupes canadiennes se retirent d’Allemagne en janvier 1919 et stationnent alors en Belgique. Toutefois il fallut attendre encore plusieurs mois avant qu’enfin, ils puissent repartir dans leur patrie et revoir leurs proches.
Nos villages à l’heure allemande
Nous le savons: les villages de l’entité floreffoise ont, pendant toute la durée de la guerre, été occupés par des troupes allemandes, les Landsturm. Nous pouvons les définir comme des troupes de réserve et de levée territoriale, qui comprennent les plus anciennes classes du contingent ou de tout jeunes hommes. Elle se compose généralement des hommes âgés entre 17 et 42 ans (parfois plus) qui ne font pas partie de l’armée régulière. A ce titre, les Landsturm sont utilisés, le plus souvent, comme troupes d’occupation, prenant ainsi la relève des unités combattantes. Nous disposons de quelques photos ou cartes postales retraçant cette occupation teutonne.
Généralement, le cachet de l’unité est apposé au verso de ces cartes et nous pouvons voir ainsi que nos occupants ‘Verts de Gris’ étaient originaires des régions de Wiesbaden, de Freiberg,…
Floreffe, intérieur de l’église. Le cachet au verso de la carte postale indique qu’il s’agit de troupes d’occupation du Königl. Preussische Landsturm Infanterie Bataillon Wiesbaden, 3 Kompanie.
Le séminaire et les deux églises. Le verso de la carte postale porte un cachet assez peu commun ‘Offiziers-Aspiranten Kursus der Nachrichtung truppen‘ (cours pour les aspirants officiers des troupes de transmission). Il est probable qu’elle ait été écrite par un officier allemand résidant au Séminaire où, effectivement, il est attesté qu’une école d’officiers avait pris ses quartiers.
Franière, l’église. Le cachet au verso de la carte postale indique qu’il s’agit de troupes d’occupation du Königl. Preussische Landsturm Infanterie Bataillon Wiesbaden, 3 Kompanie.
Franière, panorama de la gare. Le cachet au verso de la carte nous indique ici des troupes d’occupation du Landsturm Infanterie Bataillon Freiberg (Saxe).
Franière, panorama de la gare. La croix sur la carte postale indique la maison où l’auteur logeait.
Référence : https://www.warmuseum.ca/firstworldwar/
Hervé Legros et l’équipe Bibliotheca Floreffia, Novembre 2021.
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