Floreffe – Henri Vanlaer, le gentleman footballeur
Cet article constitue un hommage à un Floreffois d’adoption. A sa lecture, des anciens se rappelleront l’Olympic, grand rival du Sporting de Charleroi. Quant aux plus jeunes, peut-être découvriront-ils l’homme et le monde du football de la fin des années 50 aux années 80.
Je rencontre Madame Roseline Herbay juste avant la pandémie « covid » et début 2023, nous terminons l’évocation de souvenirs d’une vie partagée avec Henri Vanlaer, fils de François et de Marthe Bayet.
C’est à Lodelinsart qu’il naît le 28 novembre 1938. Là, il entame le cycle primaire avant de poursuivre dans le secondaire à l’école des Frères à Gilly. Ceux-ci lui apprennent à jouer au football dans la cour de récréation. Dans la foulée, il décroche à l’école normale de Nivelles un diplôme d’instituteur.
Dès lors, il consacrera exclusivement sa vie professionnelle à l’enseignement à l’école primaire de Marcinelle, d’abord rue Vésale et enfin, à la cité du Parc. Dès l’âge de 10 ans, il gère les études et les entraînements à l’Olympic.
Quant à Roseline Herbay, née à Tellin, elle est la fille de Jules et Ghislaine Sinon. Son papa, adjudant chez les para commandos casernés à la citadelle de Namur, déménage à Sclayn pour se rapprocher de son lieu d’affectation. C’est ainsi que Roseline entame en septembre 1949 sa quatrième primaire dans leur village d’adoption. Elle termine à Andenne les deux dernières primaires avant d’y entamer ses moyennes et décrocher son diplôme d’institutrice maternelle.
Mademoiselle Roseline débute sa carrière en octobre 1958 à Ransart dans une classe de garçons en première primaire. Par opportunité, elle habite pendant une année chez une cousine de sa maman à Gilly.
En septembre 1959, elle intègre l’école communale de Buzet qu’elle quitte en juin 1987 pour une retraite bien méritée.
Le décor est planté dans le Hainaut. Est-ce dans cette région que vous avez rencontré Henri Vanlaer ?
« En juin 1959, j’accompagne la cousine Marthe et son mari conviés à un repas chez Monsieur Joseph Mallien, président de l’Olympic de Charleroi. Henri jouait dans ce club depuis l’âge de 10 ans ; il se rendait à vélo lors de chaque entraînement au stade de la Neuville. Peu avant le dîner, Henri, âgé de 21 ans accompagne un délégué du club venu présenter Norbert Lukalu un joueur africain, transféré depuis peu.
Alors qu’ils prennent congé de notre hôte, celui-ci propose à Henri de partager la table. C’est donc l’occasion d’échanger quelques paroles tout en prêtant attention aux conversations des convives. A la fin du repas, nous nous sommes salués, sans plus. Il faut dire que l’un comme l’autre nous étions assez réservés et timides. Il m’avait quand même adressé deux ou trois courriers écrits à l’encre verte, assez neutres, sans sollicitations précises ».
En août 1959, Henri Vanlaer, titulaire à part entière de l’équipe, participe au tournoi de Majorque. La bonne humeur règne dans le groupe, comme on peut le constater sur la photo de l’article du Journal de Charleroi. On signale aussi que les touristes footballeurs ont eu l’occasion de voir évoluer des vedettes de l’époque, tel le fils du gardien Zamora et même d’affronter Alfredo Di Stefano qui renforçait l’équipe de Palma, par sympathie pour son ami entraîneur de l’équipe.
La relation du séjour à Majorque est agréablde.
Après le repas chez le président carolo, outre les courriers, vous vous êtes retrouvés?
«Tout à fait. Quelques mois plus tard, le 6 décembre 1959, l’école de Buzet accorde un congé à l’occasion de la Saint-Nicolas. Je me rends à Ransart pour saluer mon ancien chef d’école, Monsieur Delahaye, dont j’avais gardé un bon souvenir, un homme de bien qui m’a souvent conseillée lors de ma première année d’enseignement.
Fin d’après-midi en gare de Charleroi, j’attends le train pour Sclayn quand, tout à coup, par un heureux hasard, sur le quai, venant de la voie parallèle, je vois débarquer Henri devant moi. Tout aussi surpris que moi, il me demande la raison de ma présence et nous engageons la conversation jusqu’à l’arrivée du train. Après cela, nous sommes restés en contact et nous nous sommes revus »
Un article paru dans le quotidien « Le Journal de Charleroi » en mars 1960 consacre un article à un jeune joueur prometteur qui fut aligné dans toutes les équipes de jeunes de son club de cœur.
Durant le championnat 60-61, l’Olympic affronte le Beerschot et son joueur emblématique âgé de 31 ans, Rik Coppens (en maillot rayé) qui rejoindra le club carolo la saison suivante. Sur cette photo, Henri Vanlaer s’interpose entre celui-ci et le gardien de but Jacques Gérard
Sur cette photo d’époque, on remarque la présence de Michel Delire, l’incontournable professeur de gymnastique du séminaire de Floreffe
Henri Vanlaer accomplit son service militaire en 1961-62 à Philippeville et à Florennes. C’est là que le colonel Wendelen repère le défenseur de l’Oympic et le convoque pour intégrer les Jass, nom donné à l’équipe nationale militaire avec laquelle il dispute des matchs en Grèce, en Autriche……
Pendant cette période, Henri partage le vestiaire avec des joueurs renommés, tels Maurice Jamin (gardien de l’Olympic, Anderlecht et Mons) , Roger Claessen, Georget Bertoncello, Claude Croté (FC Liégeois et UR Namur), Jean Dockx, Wilfried Puis, Paul Van Himst …….. A l’occasion d’une rencontre en Grèce, lors de la montée sur le terrain, on peut distinguer Paul Van Himst en seconde position, juste derrière Roger Claessen et Henri Vanlaer à l’arrière, le ballon en mains. Sur la seconde photo, il est en conversation avec la future coqueluche du Sporting de Charleroi, Georget Bertoncello en habit-chemise militaire, lequel, à sa demande, partageait la chambre d’hôtel avec Henri. Ce dernier avait accepté sans problème malgré sa réputation de fêtard et la rivalité Olympic-Sporting. Comme me le rapporte madame Roseline, Berto le faisait rire.
« En effet, Henri était très discipliné contrairement à certains autres plus guindailleurs. Le colonel Wendelen ne manquait pas de le citer en exemple pour calmer certains équipiers plus dissipés. Ceux-ci tentaient parfois de l’emmener boire un coup, mais il refusait chaque fois systématiquement. Les anciens se souviennent certainement que Maurice Jamin et Roger Claessen avaient été renvoyés de l’équipe pour s’être exhibés en tenue trop légère au balcon de l’hôtel ».
La saison 61-62 en division I nationale qui avait bien débuté pour l’Olympic tourna au vinaigre car après une victoire à l’Antwerp, lors des sept matchs suivants, seuls trois points sont récoltés sur quatorze. L’entraineur remanie l’équipe et Henri Vanlaer, le back droit, change de place dans l’équipe et se retrouve intérieur (joueur de la ligne d’attaque placé entre l’ailier et l’avant centre). Le journaliste titrant au-dessus de sa photo : « Henri Vanlaer, l’oiseau rare ? »
« Nous nous marions dès après sa démobilisation le premier août 1962, à Tellin, mon village natal, Nous emménageons à Buzet rue de Fosses en septembre de la même année. Nous entrons dans la demeure actuelle au numéro cinq, Profonde Ruelle, en juillet 1967
Notre tour de noces en Suisse est légèrement écourté car Henri devait accompagner ses équipiers dans le cadre d’un tournoi international.
Henri continue l’enseignement à Marcinelle et de la sorte évite des déplacements supplémentaires pour se rendre aux trois, voire quatre entrainements hebdomadaires. Il est resté fidèle à son club jusqu’à la fin de sa carrière en division I nationale. Il n’était pas le meilleur client des journalistes qui, pourtant, l’appréciaient. En réalité, il était du style discret et ne faisait pas de déclarations incendiaires, il ne voulait pas donner d’avis sur la prestation de ses partenaires ».
Après son mariage, il continue à prester en équipe première comme on peut le découvrir sur des photos d’équipes au cours du championnat 1961-1962 et 1962-1963. On y remarque Rik Coppens venu jouer un an à Charleroi et Popeye Piters ancien attaquant du Standard de Liège. On y distingue aussi des personnages ayant évolué en province de Namur comme joueurs ou entraineurs, tels Hubert (Berry) Lepère, Nico Silvagni et Demarteau.
Lors des championnats 64-65 et 65-66, suite à son passage prolongé dans l’entrejeu, Henri connait une baisse de régime et ne parvient plus à renouveler ses excellentes prestations antérieures. A 25 ans , certains journalistes le disent « fini ». Mais dès le début de la saison 66-67 que l’Olympic aborde en division II, il se ressaisit, tel que rapporté dans l’article du 20-10-1966 où l’on constate une renaissance et les explications de l’intéressé sur cette mauvaise passe qui l’avait déstabilisé
« Certaines connaissances me signalaient que je me retrouvais souvent seule. Cela ne me perturbait pas car j’élevais ma fille Agnès, je m’occupais du ménage et de mes activités professionnelles à l’école toute proche. De plus, Henri et moi avions établi un modus vivendi en toute confiance en respectant les aspirations de chacun. Pour rien au monde, je n’aurais voulu le priver, voire même entraver sa passion pour le football.
Le jour des matchs, vu les déplacements assez longs lors des rencontres à l’extérieur, pour éviter les excès de table et favoriser la cohésion du groupe, il partait le matin car les joueurs se devaient de dîner ensemble dès onze heures. Quasi chaque dimanche à son retour, il m’annonçait le même menu, si je me souviens bien: Steak-purée, voire pâtes-chicons ou épinards.
Quelles que soient les circonstances, dans des délais très raisonnables, sauf rares exceptions, Henri revenait partager le souper que je lui avais préparé. Il me racontait les faits marquants de sa journée et bien sûr le déroulement du match. En réalité, le football ne m’intéressait guère outre mesure, mais j’étais à son écoute, j’étais au courant de son vécu footballistique. Sur les photos que je vous présente, vous constatez que je peux encore vous citer les noms de plusieurs de ses équipiers et les anecdotes qui s’y rapportent.
J’ai quand même assisté à quatre ou cinq rencontres. Normalement les épouses de joueurs pouvaient recevoir des invitations. Mais les rares fois où je suis allée à l’Olympic, je me suis assise dans les tribunes sans me faire connaître après avoir acheté mon ticket. Vous me parlez de l’Union St-Gilloise, de son parcours qui vous étonne et vous appréciez la touche conviviale de cette équipe ; je me souviens avoir assisté à une rencontre au parc Duden et ce jour-là Henri avait marqué un but contre son camp. Il en était vraiment dépité et Michel Delire était allé rapidement le réconforter. Et de même à la fin du match tant mon époux se culpabilisait d’avoir offert un but à l’équipe adverse.
J’ai quand même accompagné Henri à deux ou trois soupers officiels au club. Mais le plus souvent lors de repas privés avec ses équipiers du coin. Notamment en 1964, à l’occasion d’un repas de Noël en famille avec Michel Delire et son épouse, lequel, avait animé la soirée en chansons en reprenant notamment « La Passionata » de Guy Marchand. Ses prestations nous amusaient beaucoup. »
Avant de poursuivre plus avant le parcours d’Henri Vanlaer, une réflexion de son épouse me revient à l’esprit : « L’important n’est pas la longueur du temps que l’on passe ensemble, mais la qualité de celui-ci ».
A la fin du championnat 1967-68, au début du match à Beveren, sous les yeux de l’arbitre Schaut, le capitaine carolo fleurit Omer Janssens. A l’arrière de la photo, il est inscrit par le journaliste que le dimanche suivant à l’Olympic, Henri Vanlaer sera aussi fêté pour ses dix années de présence en équipe première.
En effet, le dimanche suivant, ses co-équipiers, supporters et dirigeants le fleurissent et le fêtent avec ferveur. Un jeune gamin lui aussi participe aux réjouissances et ne manque pas de témoigner sa sympathie à la vedette du jour.
A l’heure actuelle, rares sont les joueurs de l’échelon national qui consacrent encore dix années consécutives de leur carrière au même club. Le jubilaire continue sur sa lancée durant la saison 68-69, il s’avère une valeur sûre de la défense olympienne dont la solidité est mise en exergue dans la presse
C’est à la fin de la saison 1970-1971 qu’Henri Vanlaer met un terme à sa carrière et figure pour la dernière fois sur une photo de l’équipe première après 13 ans de bons et loyaux services, dont six championnats en division I nationale et sept en II nationale
1-Jacques VAN WELLE, 2-Jacky DUQUESNE, 3-Guy GENICOT, 4- André BOTTI, 5-Henri VANLAER, – Léon GORISSEN, 7- Paul VAN HEX, 8-Jozef MAUSSEN, 9- Freddy ROMBAUT, 10-Guido NICOLAES, 11- Jean-Marie VANDERHOOST, 12- Tullio ANDREATTA.
Lors du dernier match, il est bien sûr mis à l’honneur et un vibrant hommage lui est rendu, en témoignent l’engouement et l’envahissement de terrain lors du coup de sifflet final, tel que décrit dans la presse locale.
Les deux saisons suivantes, comme joueur entraineur, il rejoint l’équipe fanion de Ciney. Roseline se souvient ; « J’ai eu quelques échos des tractations avec les dirigeants du club et des réflexions de certaines connaissances qui lui glissaient que l’indemnité financière qu’ils proposaient n’était pas assez élevée. Mais il n’a pas dérogé à ses principes humanistes, ses exigences financières restèrent très raisonnables. Henri n’était pas vénal ».
Après avoir entrainé Ciney, Henri Vanlaer ne foulera plus les terrains lors de matchs officiels, il se contentera de jouer avec l’équipe des vétérans de Malonne, laquelle évoluera quelques saisons dans les installations floreffoises.
Il aimait son métier d’instituteur qui lui tenait à cœur, dans lequel il appliquait les principes qui lui avaient été inculqués dans la famille et durant ses études. Vers le milieu des années 1970, c’est dans son village d’adoption qu’il allie l’expérience d’enseignant et de footballeur dans le rôle d’entraineur des équipes de jeunes de la RUS Floreffe. Il est instituteur de 6ème primaire à Marcinelle quand sonne l’heure de la pension en juin 1997. A cette occasion, à l’initiative d’une collègue, les élèves sont invités en guise d’au revoir à lui adresser individuellement un petit mot. On peut imaginer l’émotion ressentie par leur instituteur à la lecture de ces courriers. L’écrit qu’il avait laissé en souvenir en disait long sur l’attachement qu’il portait à ses petits protégés. Un an avant son décès, en mai 1997, notre instituteur accompagne encore ses élèves en classes vertes à Esneux. Là aussi, les organisateurs et moniteurs reconnaissent en lui les qualités basiques d’un enseignant, d’un éducateur, d’un guide pour les jeunes. A telle enseigne que la direction le gratifie d’un diplôme de reconnaissance à titre exceptionnel.
Pendant plusieurs saisons, après les deux années passées à Ciney et quelques semaines comme entraineur à Auvelais où le courant n’est pas passé, il entraînera successivement quasi toutes les équipes de jeunes du club à partir de la saison 1974-1975. Il intègre également le comité et s’investit dans les activités du club. Un ancien me signale qu’avec un bras plâtré, il est venu mettre la main à la pâte et servir lors d’un souper de jeunes.
Dans un premier temps, il entraîne les équipes minime, cadet et scolaire.
1-Pascal BAUDUIN, 2-Gérard NOEL, Floreffe, 3-Francis BOLLAND, fils d’Alfred et Jeannine Duval, 4-Rudy NOEL, 5-Pascal VANHAUWAERT, Malonne, 6-Alain CASTELLI, fils d’Achille, Buzet (Juraumont), 7-Gustave HASTIR, fils d’Oscar et Mariette, Floreffe, 8-?, 9- ?, 10-Florent MASSINON, Floreffe (Coria), 11-Henri VANLAER, 12-Bruno MACAUX, fils d’Alfred, Floreffe, 13-?, 14-Daniel MARCHAL, Buzet, 15-Patrick HUPERTZ, Buzet, 16-Marc PIRAPREZ, fils d’Armand, Floreffe, 17-Fabien HANOT, Franière, 18-Nuntio PREVITI, Franière, 19-Joël TERWAGNE, Salzinnes, 20-Henri HANOT, cousin de Fabien, 21-Freddy DEBATY, Buzet, 22-Maurice VERNIMMEN, Floreffe, 23-Didier COLIN, Buzet, 24-?, 25-Jean-Pol PICCININ, Buzet, 26-Jacques TERWAGNE, Salzinnes, 27-Xavier CASTELLI, Franière, 28-Christophe CASTELLI, Franière, 29-Dimitri STEVIGNY, Floreffe, 30-?, 31- ?, 32- ?, 33-Roland MASSINON, fils de Jean, Floreffe.
Cette équipe scolaire sacrée championne en fin de saison est composée de joueurs doués dont il parviendra à optimaliser les qualités.
1-Henri VANLAER, 2-Alain CASTELLI, fils d’Achille, Buzet (Juraumont), 3- Freddy DEBATY fils d’André, 4-Maurice VERNIMMEN fils de Maurice et Aline Wodon, 5-Rudy NOEL, fils de Désiré et Alice Massart , 6-Pascal VANHAUWAERT, Malonne, 7-Florent MASSINON, président, 8-Alfred BOLLAND époux Jeannine Duval, délégué de l’équipe, 9- ?, 10-Monsieur VANBELLINGHEN, sponsor, Floriffoux, 11-Pascal BAUDUIN, Floreffe, 12-Didier COLIN, fils de Joassin et Lucienne Jacques, Buzet, 13-Pascal DUBOIS, fils de Marc, ancien joueur, Flawinne, 14-Francis BOLLAND, cousin de Michel Barbier, 15-Marc TOUSSAINT, fils de Maurice et Christiane Duval, 16-Florent MASSINON, fils de Florent et Lucienne Duval, Floreffe (Coria), 17-Gustave HASTIR, fils d’Oscar, Floreffe, 18- Gérard NOEL, Floreffe.
1-Henri VANLAER, 2-Roseline HERBAY, épouse Henri Vanlaer, 3- Epouse de Georges DEROOST, 4-Georges DEROOST, entraineur de l’équipe 1ère, Gelbressée, 5- ? , 6-Florent MASSINON, président, 7-André DAUTREPPE, comitard, ancien joueur, Floreffe, 8-Léon CARPENTIER, trésorier, Malonne.
Maurice Vernimmen, les frères Noël Gérard et Rudy, Marc Toussaint, Didier Colin participèrent à la montée en division II provinciale lors du championnat 1976-1977 sous la houlette du commando pensionné Georges Deroost.
Celui-ci entraînera deux saisons en division II provinciale. Lui succèderont, Frans Lelièvre, Arbi Djemael, Jacques Pietquin, …avec des fortunes diverses.
Au terme du championnat 1988-1989, Floreffe ne peut éviter la descente en division III. Lors de la reprise du championnat 1989-1990, c’est Henri Vanlaer qui, après quelques années sabbatiques relève le défi de ramener l’équipe en IIème provinciale.
1-Henri VANLAER, 2-Pascal DUBOIS, 3-Pascal COLLIGNON, Floreffe (Robersart) , 4-Jean-Claude COLOT, transféré de Vedrin, 5-Pascal TAVIER, transféré , de Gosselies, 6-Eric POTEMBERG, fils de Jean, Floreffe (Coria), 7-LAMBERT MARC, transféré de Gembloux, 8-Fabien HANOT, 9-Joël LECLERCQ, fils de Henri, Sovimont, 10-David GYETVAI, transféré de Fosses-la-Ville, 11-Roland MASSINON, 12-Mohammed KADDOUR, transféré de Wanfercée-Baulet, 13-Jean-Claude GRETZER, transféré de Wanfercée-Baulet, 14 Rudy NOEL, 15-Didier COLIN, 16-Léon CARPENTIER.
Celle-ci réintègre l’étage supérieur au terme d’une saison dominée de la tête et des épaules, contrant avec brio l’équipe de Saint-Gérard, Cerfontaine et terminant le travail sur le terrain de l’Entente Tamines. Au terme du championnat 1992-93, notre Floreffois de cœur a mis un terme à sa carrière d’entraineur.
Je rencontre successivement quatre personnes, Christian Giot originaire de Soye, Frank Maquet de Malonne, Fabien Hanot de Franière et Gérard Noël de Floreffe qui furent proches d’Henri Vanlaer.
Christian Giot a bien connu « Monsieur Vanlaer » me dit-il, en insistant bien sur « Monsieur », un homme que l’on appréciait et qui inspirait spontanément le respect.
« Dans les années1970 et 80, j’ai joué dans plusieurs clubs de la région, à Fosses, Moustier, Meux, Soye et Floreffe en fin de carrière. En 1975, j’ai suivi pendant deux ans les cours d’entraineur à l’Adeps et comme il fallait accomplir un stage dans un club, j’ai sollicité Henri Vanlaer pour le seconder, alors qu’il entrainait des équipes de jeunes de Floreffe.
1-Florent MASSINON, 2-Christian GIOT, 3-Henri VANLAER, 4- ?, 5-Luc PIRAPREZ Floreffe, 6- ?, 7- ?, 8-Nuntio PREVITI Franière, 9- Henri HANOT, 10-Claudy DEBATY fils d’Albert, Buzet, 11- ?, 12- DECOUX ?, 13- Jean-Pol PICCININ, Buzet, 14-Roland MASSINON, 15-Michael JEHOULET ?, Floreffe (rue Riverre).
Il m’a guidé pendant deux championnats en équipe cadet. Lors de la montée de l’équipe en catégorie scolaire, il m’a proposé d’entrainer seul cette équipe. J’ai ressenti cela comme une marque de confiance et de reconnaissance pour avoir bien assimilé sa conception du rôle d’entraineur.
Il puisait dans son expérience d’enseignant et de joueur au sein des division I et II nationales pour faire passer son message.
J’ai surtout apprécié ses compétences, sa simplicité, sa sobriété, sa discrétion. Il n’appréciait pas du tout les retards et possédait une autorité naturelle, sans gesticulations, sans se fâcher. Le ton suffisait, selon les circonstances avec élégance et humour.
Je me souviens… « Lors d’un entrainement, un joueur va conter fleurette à sa petite copine au bord du terrain. Comme cela dure un peu trop longtemps au goût de monsieur Van Laer, celui-ci l’interpelle calmement et lui annonce que l’entrainement est terminé pour lui.
Moi-même lors d’une phase de jeu répétée avec des cadets (12-14 ans), j’avais tiré au but trop violemment vers le tout jeune gardien. Henri m’a simplement glissé à l’oreille…. « la prochaine fois, tu ne pourrais pas shooter un peu plus fort ? »
Je ne l’ai jamais oublié, c’était un personnage. De plus, à tous points de vue, un homme sage, de bon conseil. »
Madame Roseline se souvient qu’Henri lui rapportait avec le sourire des moments cocasses vécus avec ses joueurs. A la reprise des entrainements, mon époux se rendait au club avec une balance pour contrôler la prise de poids de ceux qui avaient tendance à en prendre pendant les vacances.
Fabien Hanot, un fidèle de la RUS Floreffe me confirme : « Je n’étais pas du style filiforme et il est vrai qu’en août on pouvait remarquer que je portais deux, trois, voire quatre kilos supplémentaires. Me rappeler cela me fait bien rire. En tout cas, Floreffe était un club de village, avec une bonne ambiance où il était agréable de jouer à l’époque, avec une majorité de joueurs du cru. Un de mes meilleurs souvenirs collectifs est la remontée en division II provinciale sous la houlette de monsieur Vanlaer. Durant cette saison 1989-90, nous n’avions perdu aucun match ».
La capture d’écran d’un commentaire de Fabien sur Facebook, suite à une photo postée par Jean-Claude Gretzer voici quelques années, témoigne du bon souvenir laissé par leur entraineur.
Franck Maquet est un Malonnois qui a joué dans toutes les catégories de la RUS Floreffe, de l’équipe minime à l’équipe première.
Nous avons aussi, Frank et moi-même, entrainé une équipe de cadets vers 1985.
Dans différentes catégories d’âge, il a croisé Henri Vanlaer.
Je lui propose de l’évoquer.
1-Etienne FILEE, Buzet, 2-Salvatore IACOPETTA, Buzet, 3- Eric NAUDIN, 4-Alain LIESSE, Floriffoux, 5-Christian GIOT, 6-Emmanuel CLIPPE, Floreffe, 7-Frank MAQUET, Malonne, 8-Christian PENSIS, Flawinne, 9-Rudi HORION, Floreffe, 10-Fabien LONDOT, Flawinne, 11-Michel DEROOST, Gelbressée, 12-Pascal WATHLET, Sovimont, 13-Hugues BESSON, Floreffe, 14-Rudy ROBERT, Floriffoux, 15-François BUTAYE, Malonne, 16-Luc LINARD, Sovimont.
« Mon papa, enseignant à l’école de l’Etat à Malonne, assistait assez régulièrement aux matchs de l’Olympic de Charleroi à la Neuville. Comme Henri Vanlaer était lui aussi enseignant, entraineur de jeunes à Floreffe, c’est tout naturellement que je fus affilié dans ce club tout comme mon frère Grégory.
Je suis passé par toutes les catégories d’âge jusqu’à l’équipe première. Une première blessure m’a éloigné des terrains assez longtemps. Après une opération salutaire j’ai repris à 30 ans, mais un nouvel incident en fin de championnat a clôturé mon parcours au club de Velaine..
Ce fut un plaisir d’apprendre l’esprit d’équipe, le côté technique et tactique du football avec Monsieur Vanlaer, un homme distingué, élégant, tant dans son langage que son comportement sur le terrain. Excellent pédagogue, il a suivi l’évolution de tous les jeunes motivés qu’il a formés. Certains enfants, adolescents, adultes, présentaient parfois des comportements moins évidents à gérer, mais il parvenait par l’autorité naturelle et le respect qu’il inspirait à leur faire comprendre et accepter le bien fondé de ses conseils, de ses exigences ».
Je ne sais si les joueurs de l’équipe première, fin des années 80, se souviennent d’un match amical disputé au parc Duden. Lors de notre entrevue, Franck évoque celui-ci avec un large sourire et me demande des précisions quant à l’organisation de ce déplacement.
Florent Massinon, le président de l’époque, fin des années 80, dînait une fois par mois avec un Floreffois « émigré » à Bruxelles, le docteur en droit Jacques Baugniet, au café restaurant « Au père Duval », rue Romedenne, tenu par Christiane, la fille de Désiré. Jacques Baugniet est né à Floreffe en 1932. Son frère Robert fut médecin à Floreffe avant de rejoindre les mutualités socialistes au poste de directeur. En 1955, il céda sa patientèle au tout jeune docteur Dodion auquel Bibliotheca Floreffia consacra un article en 2017.
Au cours du championnat 88-89, je croise les deux comparses avec lesquels bien entendu la conversation dévie pour évoquer nos clubs respectifs. Au fil de la conversation, j’apprends que mon interlocuteur occupe les fonctions de Président Secrétaire général de l’Union Saint-Gilloise.
Je lui suggère d’organiser une rencontre amicale avec le club de son village natal.
C’est ainsi que quelques temps après, en milieu de semaine, un car Preud’Homme de Floreffe emmène l’équipe première, le staff et quelques supporters à Saint-Gilles pour un match en nocturne.
L’accueil fut chaleureux et la rencontre disputée avec fair-play. Les bleus et blancs firent bonne figure en première mi-temps, mais vu la différence de niveau, l’équipe encaissa 4 ou 5 buts en seconde mi-temps.
Qu’importe, l’ambiance était au beau fixe, cela valait bien mieux qu’une séance d’entrainement à la rue Romedenne.
Nous avons terminé la soirée dans la salle de réception où une collation et le verre de l’amitié furent servis et nous laissèrent à coup sûr un bon souvenir.
Un quatrième témoignage, celui du frère jumeau de Rudy Noël, Gérard qui se rappelle : « Je n’appréciais guère les fameux tours de terrain traditionnels avant l’entraînement proprement dit. Prétextant un contretemps lié à mon travail dans le bâtiment, il m’arrivait, en début de championnat, d’arriver en retard et j’intégrais donc le groupe vers la fin de l’échauffement. A chaque fois, Monsieur Vanlaer me gratifiait d’un entraînement supplémentaire personnalisé. Comme j’étais censé remplacer gardien titulaire indisponible, j’avais droit à une séance spécifique qui me faisait virevolter en tous sens, maîtriser ou détourner le ballon, sauter, plonger, se relever au plus vite et ce, dans le but parfois boueux comme l’ont connu tant de Floreffois sur le terrain de la rue Romedenne. Lorsque je devais aller rechercher, au pas de course, un ballon dévié aux abords de la buvette, les équipiers me chambraient en me faisant santé un verre à la main. Je prenais cela du bon côté.
Autre anecdote : mon frère et moi, en cachette de mon père, aimions fumer discrètement quand l’occasion se présentait. Notamment dans le vestiaire avant le match, car dans ce contexte, j’étais présent une heure avant le coup d’envoi, avant l’arrivée de monsieur Van Laer qui bien sûr voyait d’un mauvais œil un tel comportement, lui dont l’hygiène de vie était exemplaire. Comme j’avais allumé une cigarette je fus surpris par la présence soudaine de l’entraîneur débarquant de sa voiture aux abords de notre vestiaire. Bien que j’étais à pieds nus, je n’eus pas d’autre solution que de la jeter par terre et de la couvrir du pied avec insistance. Peu de temps après ce fut un éclat de rire dans l’équipe et heureusement c’est avec une gêne modérée que j’assurai ma prestation.
Je me souviens aussi que pour optimaliser notre résistance physique, il nous programmait des itinéraires de cross à travers l’entité. Il se rendait en voiture à certains endroits de passage pour constater le respect du parcours établi. Un soir, de retour à la buvette du club, au comptoir, je lance à mes coéquipiers … « I va no fé crèver c’tila » (Il va nous faire crever celui-là). Mais je n’avais pas repéré notre entraineur revenu lui aussi dans la buvette. C’est alors qu’il est venu calmement me glisser dans l’oreille ……tu avais quelque chose à me dire, Gérard ? J’étais bien évidemment surpris et confus dans un premier temps, mais c’est dans un éclat de franche rigolade que la page fut tournée ».
Les Floreffois se souviennent.
En 1977, une rencontre attira du monde autour du terrain de la rue Romedenne.
Lors de la première édition du « Temps des cerises » à Floreffe, Christian Giot, technicien de la radio RTB Namur, organise un match de football entre l’équipe des vétérans d’Auvelais et celle de la RTB. L’occasion de voir en action des journalistes bien connus de l’époque.
Debout à partir de la gauche : le 2ème Henri Vanlaer, le 3ème Georges Deroost entraineur de Floreffe, le 5ème Regnier de Franière, le 6ème Michel Delire ancien international et professeur de gymnastique au séminaire, le 7ème Dominique Claes, le 8ème Arsène Vaillant ancien anderlechtois et commentateur TV. Le premier et le 4ème sont des techniciens RTB
Accroupis à partir de la gauche : André Remy et l’Andennais Roger Laboureur, tous deux commentateurs TV, les quatre suivants sont des techniciens RTB et enfin Christian Giot.
J’espère avoir décrit au mieux Henri Vanlaer, un gentleman tel que cité dans les articles de presse présentés ci-dessus. Un Monsieur qui aura laissé beaucoup de bons souvenirs aux jeunes joueurs de la RUS Floreffe de la fin du siècle dernier. Avec ses qualités indéniables de pédagogue, il n’apprit pas seulement aux jeunes Floreffois la pratique du football, il y joignit aussi le respect, la sportivité, la politesse et la solidarité.
A l’époque, Maurice Vernimmen n’était pas de ceux qui avaient la langue en poche lorsque quelque chose ne lui semblait pas logique ou l’irritait. L’entraineur l’avait apaisé, l’avait réprimandé posément à sa manière et puni d’un match de suspension. Toujours dans son franc-parler, mais poliment, Maurice lui avait rétorqué: « venant de vous monsieur Vanlaer, je l’accepte, car vous, vous m’avez toujours parlé correctement et avec respect ».
Nous adressons nos remerciements en priorité à sa veuve Roseline Herbay pour les nombreuses entretiens ainsi qu’à Christian Giot, Franck Maquet, Fabien Hanot et Gérard Noël pour le prêt des documents et les souvenirs évoqués.
Sur la première photo, prise à l’ancienne buvette de la RUS Floreffe, nous reconnaissons les personnes suivantes : 1. Mme DEROOST, 2. André DAUTREPPE, 3. Yvette POLET-CARPENTIER (épouse de Léon), 4. Georges DEROOST, 5. Jacques DERIVEAUX (comitard), 6. Henri VANLAER, 7. Pascal DUBOIS
Michel Barbier et les autres membres de l’équipe de Bibliotheca Floreffia qui s’est chargée des ajustements indispensables pour la mise en ligne de cet article.
Sources et articles de presse :
Journal de Charleroi
Vers l’Avenir
Super bien fait. Félicitation