À Cassel - Découverte du camp
29/11 au 03/12
A Cassel – Découverte du camp et de ses occupants – Comment tuer le temps sans trop verser dans la nostalgie.
Après une courte nuit – lever à quatre heures ! – à la dure (le sac sert d’oreiller), notre déporté part à la découverte du camp de Cassel. Il n’en retient que sa vaste étendue (40 Ha, soit 40 terrains de football) ainsi que la présence de prisonniers russes.
René Jadot choisit d’adopter un ton badin, léger même si parfois, il lui arrive de laisser échapper quelques accents nostalgiques. Il recherche toutefois les distractions de toutes sortes.
Ainsi, il aime se promener longuement dans le camp, visiter ses compagnons d’infortune, participer à des soirées musicales – avec la «colonie» d’Auvelais, avec les artistes de Soye, en suivant un «concert» de Bois-de-Villers -, voire même en organisant lui-même une grande et belle soirée avec quatre copains-chanteurs, des Floreffois qu’il nomme par leurs prénoms.
Il assiste en curieux à l’arrivée nocturne des Flamands du Limbourg, du convoi de Gembloux parti le 29/11 et de déportés civils d’Hasselt ou encore des Ardennais.
Il joue des parties de cartes et le soir, près du feu, entretient de longues causeries…
Dès le 30 novembre, deuxième journée au camp, il décide d’envoyer des nouvelles à sa famille. La nostalgie commence vraiment à poindre à partir du 1er décembre, fête de saint Éloi, qui lui rappelle que ce saint patron, il le fêtait chez Paulin, le café de Floreffe où il a ses habitudes et cela, jusqu’à bien tard dans la soirée. Ici, à Cassel, il rentre au baraquement pour 21 heures.
Arrive le trois décembre, premier dimanche d’exil. Dès le réveil, il ressent l’amertume de ne pouvoir effectuer sa sortie hebdomadaire avec les amis. Et il revit, «heure par heure», cette journée dominicale. Ses pensées, on s’en doute, resteront moroses tout l’après-midi.
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