«Le manger avant tout, ici»
29 janvier au 11 février.
«Le manger avant tout, ici» – Un abondant courrier – Des départs mais, pour où ? –
Deuxième changement de baraque – Le bureau des chefs.
Ces deux semaines hivernales sont remplies de notations culinaires, les hommes de la baraque font «le cordon bleu», achètent des vivres à la cantine, «engouffrent» de bons biscuits à la pensée du banquet de mariage de leur camarade Fernand resté à Floreffe!
Quand leur ami Ernest rentre d’un séjour de quatre jours à l’hôpital (rien de grave, heureusement), il ne manque pas de rapporter café, pain, chocolat, conserves …
René Jadot y adjoint ses achats à la cantine : une ration de pain, quatre biscuits russes, un paquet de café, un morceau de chocolat et s’exclame, radieux : «Avec cela, je peux encore marcher un peu plus longtemps.»
Pendant ce temps, un courrier abondant continue à lui arriver, à flux continu. Il a calculé
(n’oublions pas qu’il est comptable à la Glacerie de Franière) qu’à la date du sept février,
il totalisait quarante cartes postales reçues ! Goguenard, il en tire la conclusion «qu’il n’a pas à se plaindre» … Qui plus est, les nouvelles du pays sont bonnes et rassurantes.
Et pour ajouter encore à son « confort » de baraque – dont ils viennent à nouveau de changer pour la deuxième fois le dix février -, René passe dorénavant ses journées au bureau des chefs. Il peut mieux s’y chauffer et rédiger, à son aise, les notes pour son carnet.
Quelques invalides désignés le jeudi huit février quittent Cassel pour la Belgique le dimanche onze. D’autres hommes de la baraque ont été embarqués mais chacun s’interroge sur leur destination. Heureusement, le groupe de camarades de notre Floreffois est resté entier.
Il espère toujours être du prochain convoi pour la mère patrie, il compte les jours – le dimanche onze février est la 77e journée d’exil – et se lamente sur ses beaux dimanches à Floreffe : c’est si calme ici, au camp de Cassel …
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